Michel Bourez: World Champion 2014?

©ASP/Kirstin

        Michel Bourez: World champion 2014?

 

    C’est LA saison? C’est SA saison? Après des débuts tonitruants, 2 victoires et une demi-finale sur 5 épreuves du WCT (1ère division mondiale), une 2ème place au world ranking actuel, Michel Bourez peut-il réver penser sérieusement au titre de champion du monde de surf 2014?  Après plusieurs années passées sur le Wolrd Tour et 0 victoire à son palmarès, Michel n’a jamais eu les résultats correspondants réellement à son talent. Le monde du surf a toujours affirmé qu’il valait le top 5 mondial mais jusqu’ici, il n’est jamais parvenu à confirmer les attentes des spécialistes.

         Alors, pourquoi a-t-il enchainé 2 victoires en moins d’1 mois? A-t-il atteint l’âge de la maturité (phrase que l’on entend souvent et qui m’insupporte au plus haut point)? Est-il subitement devenu meilleur techniquement? NON, NON, et RE-NON! ce n’est pas ma conviction! En effet, sa technique n’a pas beaucoup évolué, elle était déjà excellente l’an dernier et les années précédentes. Son style et sa puissance qui le caractérisent tant, n’ont jamais donné de résultats probants jusqu’à cette année (hormis 2 petits éclairs à Hawaï sur le prime et finaliste à Bali 2013). Alors, pourquoi réalise-t-il de tels résultats au point de pouvoir oser objectivement penser au titre mondial?

    Sans toujours trop vouloir tout conscientiser et/ou mentaliser (c’est mon défaut ou ma qualité c’est selon), je me lance sans prendre de risque, ni de gants et autres pincettes, tellement ma conviction est forte et assurée. A mon sens, son mental a changé! Son approche, sa vision, ses sources motivationnelles et le sens qu’il met à sa présence en compétition ont évolué. Le déclic, tant attendu par ses fans, a enfin eu lieu! Les freins, les barrières psychologiques et les doutes qu’il se mettaient (in)consciemment se sont atténués. Pour les plus suspicieux de cet argument, j’invite à l’observer en compétition aujourd’hui. Dans l’eau, ce n’est plus du tout le même surfeur. Son « body language » renvoie une image de confiance, d’assurance, d’attention/concentration, de détermination et de motivation extrême qu’il n’avait pas auparavant et qui, aujourd’hui, lui ajoute le « petit détail » qui lui permet de faire la différence pour l’emporter.

Le « spartan » (surnom de Michel) était un guerrier dans son corps; aujourd’hui, il l’est aussi dans sa tête.

    Evidemment que sa 1ère victoire à facilité la 2ème mais, à mon sens, le déclic mental a eu lieu avant. Il a trouvé les clés, ses clés du succès dans son mental, qui l’ont autorisé à croire, au plus profond de lui-même et sans se mentir, qu’il pouvait gagner une épreuve du CT. Maintenant qu’il l’a réalisé, tout le monde attend de voir la suite…et oui, le grand public en veut toujours plus avec les champions. Ainsi, se pose les questions suivantes: va-t-il être régulier? confirmer? constant? ne pas craquer? et rééditer ces exploits jusqu’à remporter le graal suprême avec un world title? Si de nombreux facteurs peuvent entrer en considération (blessure, technique, matériel, tactiques, exploits de ses adversaires, impondérables compétitifs…) pour moi, la suite est déjà écrite. La réponse se trouve en dehors de tout aspect purement « surfique » (ce mot n’existe pas mais on comprend le sens). Je ne suis pas spécialiste pour l’affirmer, mais en me référant à tout ce que je peux lire, apprendre, entendre puis analyser, je peux dire que Michel Bourez est certainement le plus puissant de tous mais techniquement, il n’est pas le meilleur ( au passage, les précédents Champion du monde que sont Fanning et Parko non plus d’ailleurs). Pourtant, Michel est en route pour jouer le titre 2014. CQFD!

    Pour anticiper l’issue de la compétition (jouons aux pronostiqueurs), je pense que, seule sa capacité à assumer ce nouveau statut de prétendant au titre de champion; ce passage éclair de statut d’outsider à celui de favori; ainsi que sa capacité à gérer son environnement immédiat, lui permettront d’enchainer les résultats sans passer à côté…de son rêve. En résumé, sa capacité à traiter toutes les questions qui vont bouillonner dans sa tête en accentuant les doutes, les peurs et pressions diverses de l’environnement (coach, sponsors, famille, amis, adversaires…) un peu plus à chaque compétition, lui permettront d’accéder aux sommets du surf mondial.

© Ryan Miller
© Ryan Miller

    Jouer à son meilleur niveau sous pression, accepter et balayer les questions, rester centrer sur le présent et la tâche à réaliser, c’est ce qu’arrivent à réaliser les champions. Cela s’apprend bien sûr. Encore une fois, j’affirme que rien n’est inné et encore moins le fait d’être un champion né. Un champion se construit. Se comporter en champion avant de le devenir, c’est également apprendre à assumer ce statut de champion. Dans le money time, les perdants baissent leur niveau en essayant de faire « un peu mieux mais souvent un peu trop », lorsque les meilleurs, eux, se contentent de maintenir leur niveau.

    Ne pas se cacher, ne pas essayer de hausser son niveau mais juste essayer de rester au niveau et de faire son job en restant focalisé entièrement sur le présent et sur la tâche à réaliser; pendant que les autres s’égarent en « dé »jouant et en prenant « trop de risques sous pression ». Rester constant, régulier, froid et hermétique à l’environnement et à l’enjeu, ne pas faire d’erreur pour laisser les adversaires s’enliser dans des faux-pas, est ce qui différencie les grands champions des « autres ». Encore une fois, d’autres paramètres existent et sont également déterminants (ils seront l’objet de prochains articles), mais des outils et exercices d’apprentissage (validés scientifiquement) existent et sont assez simples d’utilisation. Ceux-ci permettent de développer les habiletés mentales permettant de progresser mentalement et d’optimiser les performances dans tous les secteurs offrant l’accès aux sommets…

    Pour l’heure, il semblerait que Michel ait (enfin!) trouvé le sens à SA compétition, à sa présence, à ce qu’il veut faire en compétition mais aussi et surtout à ce qu’il veut obtenir. Il a répondu brillamment aux questions du type: pourquoi? quand? et comment? gagner une étape du tour? En trouvant les réponses, ou plutôt, SES réponses, il a fait sauter ses propres verrous psychologiques, qui représentaient des barrières infranchissables auparavant. Aujourd’hui, je pense que Michel a atteint son état idéal de performance, son flow qui fait qu’il est totalement libre, qu’il marche sur les nuages, et est enfin libéré.

    Quel bonheur pour ses fans de pouvoir assister à cette éclosion! Quelle horreur pour ses adversaires de tomber sur un Michel en état de grâce, mais surtout, quel bonheur pour lui, d’atteindre un tel état de maîtrise de sa performance. Le FLOW est comme une drogue pour les sportifs, c’est ce après quoi courent tous les sportifs de haut niveau, et c’est ce qu’arrivent à trouver et surtout à reproduire les grands champions en compétition.

    Maintenant qu’il a fait sauter le coffre-fort de son mental, la question qui brûle les lèvres du « milieu » reste la même. Sera-t-il champion du monde cette année? Pour moi la réponse est évidente. S’il trouve SES réponses à la question: Pourquoi, quand, et comment je peux être champion du monde? et s’il parvient à balayer toutes les pensées limitantes et négatives, en restant centré uniquement sur le présent et sans jamais penser à l’après, alors je pense qu’il peut devenir champion du monde cette année. La tâche ne sera pas facile, car je l’ai déjà dit, d’autres facteurs interviennent mais si Michel le fait, je pense que Papara, le quartier de Mitirapa, Paea, Tahiti, Mooréa et même toute la Polynésie vont exploser……….de joie.

En tout cas, Michel, je pense que tu peux le faire et c’est tout le bonheur que je te souhaite.

 « Celui qui veut constamment, réussit forcément »

 Clément DUROU


 

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